Foncier industriel: les investisseurs en manque
d’offres adaptées
Les prix sont dissuasifs dans les zones à forte demande
Le foncier industriel est devenu hors de portée pour les opérateurs économiques nationaux et internationaux, (essentiellement dans Casablanca), pénalisant les investissements dans le secteur.
Avec la crise sanitaire ayant engendré une crise économique, les opérateurs s’attendaient à une régression des tarifs, mais la réalité est bien différente…
L’exitance des zones industrielles spécialisées dédiées à l’automobile ou les agropoles ne suffit pas. L’Etat s’est activé à travers un vaste programme lancé en partenariat avec de nombreux organismes pour proposer des offres adéquates et à des prix très compétitifs.
Mais cela ne suffit pas pour les autres zones d’activités.
La situation actuelle est plus compliquée
Dans la capitale économique la une forte pression sur plusieurs zones connues a vocation industrielle ont commencé à changer de physionomie urbanistique, comme Aïn Sebaâ, Aïn Borja, Roches Noires ou La Gironde.
Sous l’effet de la spéculation, les propriétaires de locaux en arrêt d’activité préfèrent les laisser vacants afin de réaliser d’importantes plus-values en les vendant aux promoteurs immobiliers.
Ce phénomène commence à toucher des zones industrielles dans la périphérie de la ville, jadis épargnée.
Plus attractives il y a quelques années, des cités satellitaires comme Tit Mellil, Zenata, Aïn Harrouda, Médiouna, Nouasseur ou Bouskoura ont vu le prix du foncier sensiblement grimper.
Certains industriels ont opté pour des terrains agricoles,
au risque d’opérer dans l’informel
«Face à cette flambée, les industriels cherchent à s’installer plus loin de la région de Casablanca.
Un choix qui, a priori, s’avère pertinent, mais ils rencontrent néanmoins différentes contraintes.
Ils font face à de nombreux handicaps, comme l’éloignement de leurs fournisseurs et de leurs clients, sans compter des difficultés pour séduire les ressources humaines les plus qualifiées»
Le LOCATIF subit la spéculation
Pour le locatif, la situation ne se présente pas sous de bons auspices.
La tarification pratiquée est jugée dissuasive. Les prix sont compris en moyenne entre 80 et 100 DH le m2/mois.
Ainsi Pour les activités nécessitant de grandes superficies, le coût est très élevé et pèse lourdement sur les charges d’exploitation.
«Les investisseurs industriels mettent beaucoup de temps pour trouver un foncier adapté à leurs besoins, à cause de l’absence de la superficie souhaitée, de l’emplacement loin des réseaux de communication et l’inadéquation des équipements de base existants», affirment les professionnels en immobilier industriel et commercial .
Face à cette situation, et au risque de basculer dans l’informel, certains investisseurs n’hésitent pas à transformer des terrains agricoles en espaces pour leurs sites de production
Conscient de ce constat, le département de tutelle a adopté, dans le cadre du plan d’accélération industrielle, une nouvelle approche en matière de planification, de développement, de revitalisation et de gestion des espaces d’accueil industriel, impliquant un partenariat public-privé.
Une assistance technique est apportée aux parties prenantes en matière de développement et de gestion des zones industrielles.
Le plan prévoit également un nouveau modèle de développement de ces Zones industrielles. Il comporte la mise en place du Fonds des zones industrielles durables (Fonzid).
Nous constatons que les réalisations demeurent nettement en deçà des attentes des opérateurs, surtout auprès des petits investisseurs.
«Les ZI sont calquées sur des modèles standards sous forme de “copier coller” réalisés à l’international sans prendre en considération certaines spécificités locales marocaines».
Seule une forte implication du partenariat privé en public pourra réorienté la stratégie industrielle nationale.
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