LA CRISE IMMOBILIERE MAROCAINE PERSITE
Le premier fait marquant depuis le début de l’année 2023 , c’est l’offre de biens mis en vente, qui augmente fortement .
Mis en parallèle avec une baisse rapide de la demande, liée aux difficultés du crédit immobilier et à la baisse du pouvoir d’achat des ménages, l’offre se reconstitue … mais pas assez pour faire baisser significativement la valeur des biens.
Par conséquent, la durée de vente moyenne d’un bien immobilier continue d’augmenter : 120 jours depuis le début de l’année, contre 91 l’année précédente.
« L’achat et la vente de logements sont contraints par un niveau d’inflation élevé, la hausse très rapide des taux de crédit immobilier et l’insuffisance structurelle de logements neufs.
Sans une politique volontariste de construction pour répondre aux besoins des Marocains , avoir les moyens de se loger est en train de devenir un signe extérieur de richesse » .
On constate un ralentissement de la hausse des prix affichés
Selon les dernières données communiquées par Bank Al-Maghrib et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), les transactions sur le résidentiel se sont contractées de 17,3% au premier trimestre de l’année, recouvrant des baisses de 17,5% pour les appartements, de 18% pour les maisons et de 4,2% pour les villas.
Comment faire une belle affaire ?
Acheter un logement ancien et le rénover peut être intéressant sur le plan financier et de la qualité. Attention ,dans certains quartiers Casablancais , les prix des biens de seconde main se rapprochent de ceux du neuf.
Pour un appartement de 130 m2, il faut compter un budget de rénovation entre 130 000 et 150 000 DH.
Quel est le prix moyen d’un appartement au Maroc ?
Voici le prix moyen du m² dans les grandes villes du Maroc
Ville | Prix m² moyen Appartement | Prix m² moyen Villa |
---|---|---|
Casablanca | 10 394 DH | 16 116 DH |
Marrakech | 7 508 DH | 10 210 DH |
Kénitra | 6 282 DH | 9 384 DH |
Agadir | 7 507 DH | 12 011 DH |
«On constate qu’il y a beaucoup de stocks sur le marché depuis quelques années, cela prouve que la demande est rare. Cette crise touche presque tous les segments, le neuf comme l’ancien, à l’exception du résidentiel de luxe qui trouve toujours preneur», indique NOURRESKA
L’ACCES AU FINANCEMENT DURCIT
le taux moyen appliqué aux nouveaux crédits immobiliers ressort à 4,36% au premier trimestre de l’année, selon Bank Al-Maghrib.
Durant la même période, les banques ont déclaré que les critères d’octroi des crédits ont été durcis pour les prêts à l’habitat, alors qu’ils sont restés inchangés pour les crédits à la consommation.
Quant à la demande nationale , elle aurait stagné aussi bien pour les prêts à l’habitat que pour ceux à la consommation.
«D’un côté, les taux d’intérêt ont augmenté et les banques ne financent plus les acquisitions immobilières à 100%, et de l’autre, la baisse du pouvoir d’achat rend l’épargne presque impossible pour les ménages.
Il est difficile de relancer le marché de l’immobilier dans ces conditions».
L’IMMOBILIER NEUF PERSISTE ET SIGNE
Malgré la crise que traverse le secteur, les prix immobiliers font de la résistance.
D’après la Banque centrale, les prix du résidentiel ont reculé de seulement 0,1% en glissement annuel durant les trois premiers mois de l’année, résultat de la baisse de 0,5% des prix des villas et de la stagnation de ceux des appartements et des maisons.
Cette tendance va à l’encontre de la loi du marché qui voudrait que les prix baissent quand la demande recule.
Elle serait due, selon NOURRESKA , au refus des promoteurs immobiliers de baisser leur marge face à la flambée des coûts de la construction depuis le déclenchement de la crise en Ukraine et ailleurs dans le monde .
Si les promoteurs baissent les prix, ils risquent de perdre de l’argent.
Le taux de rentabilité d’un projet immobilier dans les années 90 était de 50 à 60%.
Aujourd’hui, la donne a changé, parce que le foncier coûte très cher.
La cherté des matériaux de construction ces deux dernières années a également rogné les marges des promoteurs .
Ainsi il est urgent a l’instar des autres pays du monde de mettre en place de réelles politiques incitatives gouvernementale (fiscales, d’épargne , etc…) afin de pouvoir relancer ce secteur .
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