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IMMOBILIER RESIDENTIEL : LA DEMANDE FRÉMIT À CASABLANCA ET RABAT

La baisse du coût de financement bancaire et la stabilisation des prix incitent à l’achat.

Le retour prématuré des Marocains du Monde en raison de Ramadan contribue également à l’animation du marché.

A Casablanca, la demande est concentrée sur les banlieux de Bouskoura et Dar Bouazza.

Depuis le début de l’année, le secteur immobilier tente de sortir la tête de l’eau. Certains agents immobiliers s’enthousiasment déjà en évoquant des signes de reprise au moment où d’autres restent assez sceptiques. En fait, que ce soit à Casablanca ou à Rabat, les deux villes qui représentent le pouls du marché immobilier marocain, quelques transactions commencent à se concrétiser grâce essentiellement à des clients qui «se sont enfin décidés par necessité à acquérir leur logement», explique NOURRESKA.

Il y a certes un frémissement au niveau des transactions, mais il faut noter que les delais s’allongent entre l’intention d’achat et sa conclusion de la transaction pouvant aller jusqu’à trois ans, voire plus, selon des notaires. Actuellement, la clientèle intéressée et potentielle est divisée entre celle qui s’attend toujours à une correction au niveau des prix et celle qui est convaincue qu’ils ne peuvent baisser davantage et se résout donc à franchir le pas. Ce que confirment des professionnels du marché. Néanmoins, au-delà de la question du prix, les clients ne se contentent plus de l’existant. Plus exigeants en recherche de prestation immobiliere mais aussi plus pragmatiques, ils refusent de se contenter d’une offre qui ne répond pas forcément à leurs besoins. «Les achats coup de cœur se sont extrêmement raréfiés». Ce qui encourage l’acte d’achat est également l’assouplissement des conditions de financement des banques depuis le début de cette année, matérialisées par la baisse des taux longs. Cette baisse est attestée par la dernière enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib. Il en ressort que les taux d’intérêt se sont établis en moyenne à 5,16% au premier semestre, contre 5,42% un trimestre auparavant, soit une baisse de 26 points de base.

Les villas des zones périurbaines préférées aux appartements du centre-ville

Autre élément important, mais classique faut-il le dire, explique ce «regain d’intérêt» pour l’immobilier résidentiel : le début de la période estivale animant le marché tant du côté du locatif que de l’acquisition. «Les Marocains Du Monde , ayant reduit leurs ambitions reviennent progressivement sur le marché». Cela dit, ce dynamisme donc ponctuel ne reflète pas la santé du marché et ne renseigne aucunement sur un éventuel redressement. Il faut dire aussi que les clients, plus avertis et avisés qu’auparavant, s’intéressent à toutes les composantes du bien immobilier et font des arbitrages également. « A 5 MDH par exemple, un client préfère s’éloigner de la ville, acquérir une petite villa à Bouskoura ou autres, plutôt qu’un appartement au sein de la ville. De plus, des clients acheteur ne se limitent plus à exiger une bonne qualité du bien construit et son emplacement. Ils peuvent revenir sur leur décision d’achat si les éléments relatifs à la copropriété ne leur conviennent pas».

En tout cas, la demande manifestée à Casablanca est essentiellement concentrée sur les quartiers périphériques, à savoir Bouskoura et Dar Bouazza «où les prix sont assez cohérents par rapport au produit final», relativisent les professionnels . Les biens immobiliers dans lessecteurs bourgeois de la ville, notamment à Racine, Gauthier par exemple ont été plus ou moins délaissés au profit d’une transformation au locatif .

Toutes ces données amènent leurs propriétaires à concéder des baisses importantes sur les prix.

 Le calme prévaut à Fès et Marrakech

Le même constat est relevé à Rabat. La clientèle potentielle est bel et bien présente, intéressée et dispose de moyens financiers suffisants. Mais elle prend son temps pour décider d’acheter tel ou tel bien. En revanche, à Fès et à Marrakech, l’activité n’évolue pas. Un statu quo règne aussi bien au niveau des acheteurs que des vendeurs. En fait, dans ces villes, les ménages sont davantage tournés vers la location, en attendant des jours meilleurs.

Si les logements de moyen standing restent assez demandés par les clients, ceux des programmes économiques et sociaux sont délaissés. La donne s’est complètement inversée puisqu’il y a à peine quelques années, ces derniers faisaient fureur auprès des acquéreurs. En plus des difficultés de financement relevées par certains opérateurs du secteur, les clients de ce type de logements sont devenus également pointilleux sur certains facteurs qui influent sur leurs décisions d’achat, à l’instar de l’emplacement, de la disponibilité des moyens de transport, de la proximité des centres urbains, de l’existence des équipements sociaux…


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